1/ Bonjour Constance, peux-tu te présenter et nous dire quel est ton rôle au sein de SOS CRISE ?
Je m’appelle Constance Lenoir, je suis juriste de formation. Auparavant, j’ai travaillé dans le domaine de la protection de l’enfance au Tribunal pour enfants et à la Protection Judiciaire de la Jeunesse. J’ai également participé à la création d’un collège alternatif pour accompagner les jeunes qui ne trouvent pas leur place dans le système scolaire classique. En résumé, mon parcours est tourné vers l’accompagnement des publics en difficulté.
Mon arrivée aux Transmetteurs date de décembre 2020, en tant que coordinatrice de la plateforme SOS CRISE. J’avais envie de me rendre utile face à la crise sanitaire, de participer à l’effort collectif, et je trouvais que SOS CRISE répondait parfaitement à ce besoin tout en proposant une approche originale. C’est un projet vivant pour lequel il reste encore de nombreuses choses à mettre en place, ce qui est très stimulant. Je souhaitais également découvrir un autre domaine : le médico-social.
Mon rôle est d’accompagner les bénévoles au quotidien pour faciliter leur écoute et créer du lien entre l’équipe mobilisée afin d’engager une réflexion et une réponse collective. Cela est d’autant plus important que tous les écoutants opèrent à distance. Je tente d’entourer, d’accompagner au mieux les personnes qui font de l’écoute pour qu’elles se sentent bien et aient envie de rester parmi nous.
2/ De ces quelques mois passés au sein de SOS CRISE, quelle expérience en tires-tu ?
Les des originalités de la plateforme tient de sa dématérialisation ; chaque bénévole répond de chez soi. La chose qui m’a le plus marquée, c’est l’engagement des bénévoles : ils sont énormément impliqués. C’est d’une grande richesse. Il y en a qui sont là depuis le début, ils représentent un noyau dur qui maîtrisent bien le fonctionnement de la plateforme et transmettent leur expérience aux autres. Ensemble, ils créent une sorte de grande famille !
Au fil des derniers mois, on a observé une évolution dans les types d'appels reçus. Cela demande de savoir s’ajuster en permanence : en adaptant la formation et l’accompagnement proposés aux bénévoles, en adaptant l’écoute…
Depuis mon arrivée à SOS CRISE, j’ai tenté de renforcer l’autonomie des bénévoles par rapport à l’utilisation de la plateforme et le lien entre eux. Les bénévoles ont su faire face aux nombreux changements malgré les craintes que cela pouvait parfois induire. Le système de parrainage des bénévoles, en genèse quand je suis arrivée, est devenu systématique : chaque nouveau bénévole a bénéficié d’un parrain plus expérimenté pour faire ses premiers pas auprès des appelants.
3/ SOS CRISE est né du premier confinement mais a décidé de pérenniser son action. SOS CRISE d’après la crise COVID-19, en quoi ça consiste ?
La crise COVID-19 est loin d’être derrière nous. C’est d’abord une crise médicale qui perdure et génère beaucoup d’interrogations, d’angoisse. C’est aussi une crise sociale qui existait auparavant et s’est amplifiée, avec des prises en charges toujours plus complexes. Les services médico-psycho-sociaux sont saturés, les personnes affectées par l’incertitude, les facteurs de stress se multiplient… La crise économique s’est également aggravée ces derniers mois. Les publics fragiles ont besoin plus que jamais d’être accompagnés et orientés vers d’autres acteurs.
4/ C’est la rentrée. Quels sont les défis de SOS CRISE pour cette année ?
L’objectif de rentrée, c’est de déployer un accompagnement et une formation continue pour outiller les écoutants dans leur rôle d’écoute, pour les nourrir et leur permettre de prendre un peu de hauteur. Ils sont très preneurs de ces initiatives.
Nos défis sont de deux ordres : arriver à se faire connaître auprès d’un public plus nombreux et plus large, mais aussi de nouveaux partenaires et institutions et partenaires pour être davantage identifiés par la population. L’enjeu est double car il s’agit d’aider des personnes en situation difficile et de faire reconnaître le travail de nos bénévoles.
Nous allons également faire en sorte de maintenir et renforcer le lien et la coordination entre les bénévoles. Ces derniers font fonctionner la plateforme collectivement, il ne faut pas que leur travail devienne une écoute individuelle.
On souhaite que SOS CRISE continue d’aider les personnes en situation de détresse, à écouter et orienter. C’était essentiel pour nous qu’elle soit gratuite mais cela a un coût. On en appelle donc à la générosité du public pour pouvoir continuer à financer la plateforme. SOS CRISE c’est déjà 25 000 appels traités.. C'est la rentrée, on aura besoin de votre soutien. Et si vous avez envie d'accompagner ce magnifique projet grâce à un soutien financier plus régulier en tant que mécène ou vous connaissez une structure (entreprise, association, fondation...) qui serait intéressée pour accompagner ce type de projet n'hésitez pas à nous contacter.