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Interview de Béatrice VIRON, néphrologue Transmetteur



portrait de femme

Qui êtes-vous, parlez nous de votre parcours professionnel avant votre retraite ? Quelles ont été les étapes marquantes de votre carrière ?

Je suis néphrologue. J’ai été praticien hospitalier plus de 20 ans à l’APHP,  à l’hôpital Tenon puis à Bichat ; j’étais responsable du centre d’hémodialyse et de la prise en charge des patients transplantés rénaux. J’ai terminé ma carrière par 15 ans dans le privé à but non lucratif, en tant que cheffe de service du secteur d’hospitalisation de l’AURA, association qui gère la dialyse «hors centre»  en Ile-de-France ; ce service de néphrologie, court et moyen séjour avec aussi un HOPITAL DE JOUR (HDJ), assure la néphrologie de l’hôpital Saint-Joseph sur le même site, dans le cadre d’une convention de partenariat. J’ai donc toujours travaillé dans le domaine de la maladie chronique, d’autant que la moitié des patients dialysés sont aussi diabétiques, et j’ai beaucoup collaboré avec des psychologues et des travailleurs sociaux ; je me suis formée à l’éthique médicale au Centre d’Ethique Clinique de Cochin, et j'ai créé et animé le comité d’éthique de l’AURA. Par ailleurs j’ai toujours été sensible aux problématiques sociales et je me suis occupée de beaucoup de patient.e.s migrant.e.s et/ou en situation de précarité.


Comment avez-vous connu l'association les Transmetteurs ? Qu'est-ce qui vous a motivé à nous rejoindre en tant que bénévole ?

J’en avais entendu parler par une consœur rencontrée dans un séminaire d’éthique il y a une dizaine d’années. Tout naturellement lorsque j’ai pris ma retraite il y a 2 ans j’ai contacté l’association.


En tant que Transmetteur, quelles sont vos principales missions (les activités auxquelles vous participez le plus souvent) et quel impact pensez-vous avoir sur les personnes que vous accompagnez ? 

J’ai commencé par intervenir dans un SAU, mais actuellement je m’investis plutôt dans les formations «FOURMI», dans les ateliers (pathologie urinaire) et dans les consultations (résidences seniors de la Ville et centre d’hébergement d’urgence dans le cadre du plan «Grand Froid») ; j’ai également participé à la veille «Canicule» quand elle a été déclenchée (en 2023).

 

Selon vous, quels sont les principaux défis auxquels les personnes âgées sont confrontées aujourd'hui, notamment dans les quartiers prioritaires de la ville ?

- L’isolement social, encore que dans mon activité professionnelle j’ai été maintes fois étonnée de constater l’existence de solidarités familiales ou de voisinage solides et pérennes.

- Les problèmes d'accessibilité, dont on parle moins mais c’est à Paris un problème majeur ! Il y a de vraies difficultés pour les personnes qui ne sont pas reconnues comme invalides, mais simplement âgées,  sarcopéniques, un peu essoufflées etc… et pour qui prendre le bus ou le métro est une épreuve.

- Et du point de vue médical la dénutrition représente une menace réelle pour les seniors à faible revenu, même en l’absence de maladie chronique.


Quel rôle pensez-vous que des bénévoles issus du corps médical peuvent jouer dans l’accompagnement au vieillissement et dans la lutte contre l'isolement social? 

Je pense que nous pourrions réfléchir à des consultations non seulement dans des résidences seniors mais dans les mairies ou les «Espaces Solidarité», pour faire de l'éducation thérapeutique, expliquer les ordonnances, faire de la diététique, vérifier l’existence d’un médecin référent etc…


Quels conseils donneriez vous aux jeunes générations qui s’engagent dans des métiers de la santé, ou aux retraités qui hésitent à se lancer dans le bénévolat ?

Aux jeunes de croire à ce qu’ils font, et d’écouter leur tendance à l'empathie plutôt que les discours du type «Protégeons-nous !» qui sévissent parmi les soignant.e.s…

Aux retraités, de ne pas hésiter à s’engager, l’impression d’être en vacances en début de la retraite est certes agréable, mais il faut vite s’organiser un emploi du temps ! Pour ce qui nous concerne médecins, l’inactivité me semble particulièrement délétère car nous avons fait un métier à la fois prenant et gratifiant ; nous avons besoin de retrouver du lien et un sentiment d’utilité. Et objectivement nous pouvons encore apporter quelque chose aux patient.e.s et à nos collègues plus jeunes.


Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté personnellement, à la fois sur le plan humain et professionnel ?

J’interviens dans plusieurs associations, avec des activités différentes (écrivaine publique, permanences en prison, aide aux personnes "sans-toit»...) qui toutes m’apportent la satisfaction de rendre service à des personnes défavorisées ; mais je suis particulièrement heureuse que les Transmetteurs me permettent d'utiliser mes compétences professionnelles et surtout de retrouver la relation médecin-patient.e qui m’a beaucoup manqué au début de ma retraite.


Quels sont vos espoirs pour l'avenir de l'association Les Transmetteurs et des actions qu’elle mène?

Je suis étonnée du petit effectif de l’association, qui devrait fournir un effort en termes de communication : très peu de médecins la connaissent en fait ! Être plus nombreux est indispensable au développement de nouvelles activités, par exemple en direction des seniors comme déjà évoqué, mais aussi dans le cadre des campagnes de Santé Publique ou autres projets à imaginer.


Si vous deviez résumer votre expérience de bénévole en une phrase ou un mot, lequel serait-ce ?

Plaisir de découvrir de nouvelles activités, de faire la connaissance d’autres bénévoles et surtout de se sentir socialement un peu utile.


Si vous deviez encourager une personne à rejoindre Les Transmetteurs en tant que bénévole, que lui diriez vous ?

Que c’est une petite association sympa et pas bureaucratique qui propose aux médecins des activités bénévoles variées et peu contraignantes.

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